Même si nous sommes attentifs à nos vignes, en étant aux petits soins avec elles. Malheureusement, il arrive que les pieds de vigne meurent bien avant l’épuisement total de la parcelle qui nécessitera arrachage complet, repos et replantation.
Pour ces pieds partis trop tôt, il existe une pratique qui consiste à les supplanter par de jeunes plants : c’est la technique de la complantation. Les ceps morts sont arrachés et remplacés par de nouveaux plants au fur et à mesure de leur dépérissement. Jeunes pousses et anciens pieds cohabitent ainsi dans les mêmes rangs. Si cette technique possède de nombreux atouts, elle est toutefois délicate à réaliser, et sa réussite n’est pas garantie. L’âge et l’intérêt de la parcelle doivent justifier cet investissement.
Pourquoi complanter ?
La cause première est la maladie. Et c’est de plus en plus persistant.
Suite aux interdictions de plus en plus nombreuses pour les produits phytosanitaires, il est
de plus en plus difficile d’éliminer les maladies du bois. Les ceps morts sont en effet un bon
support pour les champignons responsables des différentes maladies du bois, il est donc
primordial de s’en débarrasser pour éviter la prolifération. C’est pour ça que la
complantation est devenu incontournable dans notre travail.
Les ceps ne sont pas toujours faibles à cause de la maladie, il existe d’autres raisons comme : l’accident mécanique, les intempéries (sécheresse, gelée).
C’est un travail tout aussi minutieux, car il exige une analyse de son pied de vigne. Il faut l’observer, le voir évoluer et surtout déterminer le bon moment pour le changer. En général, on estime que des travaux de remplacements peuvent être envisagés si le seuil de 5% de pieds morts ou déficients est atteint.
Un décret gage de qualité !
Vous le savez maintenant, mais le champagne est un vin ultra contrôlé et réglementé ; justement, le taux de remplacement des pieds de vigne fait partie des exigences. Les décrets d’appellation sont stricts et imposent un nombre de pieds minimum à l’hectare. Remplacer les manquants permet donc de respecter les quotas imposés par ces décrets. Cela devient même parfois obligatoire sous peine de déclassement d’appellation !
C’est pour cela que nous exigeons une qualité de vie optimale pour nos vignes. De plus le fait d’observer des rangs entiers est plus joli que de voir les manques. Vous l’aurez compris, la vie d’un vigneron tourne autour de ses parcelles qu’il doit analyser, prédire ou encore réagir face à l’imprévu de la maladie, de la difficulté climatique. Notre champagne regorge de saveur grâce à tout ce savoir-faire qui nous prend l’entièreté de notre temps.